Declan passait son premier jour au lycée de Forks. Tout était allé un peu brusquement. Depuis le moment où il avait décidé de quitter son père, Phil, et sa belle-mère Renée, à cet instant précis, où il était asses sur un banc du parc du lycée de Forks, il n'avais rien vu passer. Bien sûr, Phil, supporté par Renée, avait tenté de le convaincre qu'il ne constituait pas un obstacle à sa vie -- à leur vie. Pourtant, il le sentait bien, sa présence était un poids. Et puis, Renée leur avait tant parlé de Bella, sa fille. Bella, dont il avait vu quelques photos. Charmante, très belle. Elle paraîssait timide, mais elle ne l'était certainement pas plus que lui l'était. Renée en avait dit tellement de bien, avait tellement raconté d'anecdotes et de petits moments passés avec elle que Declan avait eu légèrement l'impression d'avoir vécu avec elle pendant quelques moments, comme s'ils s'étaient vus durant les vacances, ou quelque chose du genre. Mais bien sûr, ce n'était pas comme connaître vraiment quelqu'un. Il avait beaucoup redouté cette rencontre, et beaucoup espéré d'elle. En effet, il avait quitté tous ses amis pour venir vivre ici, dans cette petite ville tout ce qu'il y a de plus normale. Et ils lui manquaient, il souffrait de ne plus les voir. Et ce qu'il avait espéré était qu'il puisse se raccrocher à Bella. Il s'était par ailleurs demandé si son instinct de "petit frère" prendrait le dessus, s'il allait automatiquement se mettre à l'embêter, la taquiner; peut-être étaient-ils trop grands. Mais cela, seul le temps le dirait.
Quoi qu'il en soit, ce premier jour d'école ne s'annonçait pas vraiment réjouissant. Il n'avait parlé à personne, trop enfermé dans sa bulle froide de souffrance. Extérieurement, il ne semblait en aucun cas vouloir que quelqu'un lui parle, ou l'aide. Intérieurement, il n'attendait que ça. Mais il était bien trop timide pour faire le premier pas.
Néanmoins, durant ce premier jour, il avait eu droit au récit concernant les mystérieux Cullen. Des élèves à part, qui ne se mêlaient pas beaucoup aux autres. Pourtant, il avait eu envie de leur parler, ou plutôt qu'eux lui parlent. Envie qu'ils lui apprennent que lui aussi était à part, qu'il appartenait à ce groupe mystérieux qui fascinait les autres. Malheureusement, il savait pertinnement qu'il n'en était rien. Tous ses espoirs avaient beau être, jamais un de ces Cullen ne lui adresseraient jamais la parole.
Mais à cet instant, ses pensées étaient loin de tout, loin de Forks, loin des fascinants Cullen. Il était assis en tailleur sur ce banc, les yeux fermés, son iPod dans les oreilles, le volume poussé à fond. Il ne faisait même pas attention à ce qu'il écoutait, il s'évadait, dans les mélodies, dans les rythmes, dans les paroles. Ou plutôt, il se réfugiait. Si ses yeux étaient fermés, c'est parce qu'il sentait les larmes gonfler ses paupières, mais il ne voulait pas les laisser couler ...